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L’enseignement des langues est un désastre !


Cette tribune est une réaction à un article du Monde que vous trouverez ici : http://2lo.in/1fk

Evidemment, je ne puis que soutenir la volonté du Ministre de démarrer l’apprentissage de l’anglais dès trois ans. Ce n’est qu’ainsi que les enfants pourront parler anglais presque comme si c’était leur langue maternelle – parler anglais avec fluidité, aisance et assurance. Parce qu’aujourd’hui, parler anglais n’est même plus un avantage, un bon plus sur le marché du travail ou dans la vie courante. C’est une impérieuse nécessité. En quelques décennies, ce bon plus est passé de la deuxième langue à la troisième. Ce n’est plus parler l’anglais qui est un avantage ; c’est parler une troisième langue. Il serait donc temps que les élèves français rattrapent leur retard en maîtrisant l’anglais tôt pour pouvoir se lancer au plus vite dans l’apprentissage d’une seconde langue étrangère.

Ainsi, l’apprentissage de l’anglais en maternelle me semble être une bonne chose. Evidemment, à cet âge là, il est plus facile d’intégrer un système de pensée différent tel que peut l’être une autre langue – celle-ci sera donc assimilée plus rapidement. Cependant, il faut aller plus loin : outre l’Anglais, dont l’apprentissage ne doit pas cesser jusqu’au Bac, quitte à ce que les cours de langue du collège ou du lycée deviennent plus des cours de culture ou de littérature anglo-saxonne à la faveur d’étudiants maitrisant déjà plutôt bien la langue, il faut que les élèves apprennent, dès la première année du primaire, une seconde langue ! Il faut que chaque école soit en mesure de proposer deux ou trois langues étrangères aux enfants – aux parents, plutôt, qui seraient bien évidemment les maitres du choix étant donné l’âge des enfants. Mon petit frère de dix ans fait de l’Allemand cette année et je suis de plus en plus étonné devant la rapidité avec laquelle il apprend et comprend la langue – et le système de pensée intrinsèque. C’est très enrichissant, d’apprendre une langue : outre le bénéfice direct, celui de savoir la parler, ça fait travailler le cerveau d’une façon très intéressante ! Ca détruit beaucoup de choses que l’on pensait évidentes – la langue conditionne la pensée et en connaître plusieurs, c’est s’émanciper du joug inhérent à chacune ! Profitons de l’élasticité de l’esprit d’un enfant, qui apprend avec beaucoup plus de facilités qu’un adulte – profitons de cet âge merveilleux pour leur faire apprendre ce qu’il est si dur d’apprendre par la suite – des langues vivantes !

Alors, bien sûr, inutile de dire mon désarroi quand je lis, assez rapidement, dans l’article, que cette volonté ministérielle d’anticiper l’apprentissage de l’anglais va de pair avec une suppression continue de postes d’intervenants en langue étrangère – et qu’il veut que l’apprentissage se fasse par ordinateur. Je veux bien être le premier à défendre l’utilisation des nouvelles technologies dans l’éducation mais alors pour les langues, pour les très jeunes et pour un premier apprentissage, c’est ridicule ! C’est au contraire la présence humaine, l’échange, l’interaction qui feront de cette initiation à l’anglais une réussite. Alors, oui, c’est vrai, ça implique probablement des coûts supplémentaires. Faut savoir ce qu’on veut, aussi : on peut pas être les meilleurs partout sans dépenser le moindre sou, M’sieur l’Ministre…